Malgré des sources écrites foisonnantes, il ne reste presque aucune trace du passé juif de la ville.
On connaît Lunel pour son muscat, ses courses camarguaises, ses halles, son église. Beaucoup plus difficile, cependant, de se souvenir de ce passé qui a fait d’elle la petite Jérusalem médiévale. Une légende prétend même que la cité aurait été construite par une petite communauté juive venue de Jéricho en 68 après J-C. Seule certitude, tout au long du XIIe siècle, la petite communauté est devenue grande. A la fin du XIIIe siècle, la ville comptait 48 foyers juifs, soit près de 240 personnes, pour une population totale de 5 500 habitants. Les intellectuels de la communauté ont laissé des traces écrites de ce passé. En effet, l’école juive, qui enseignait la philosophie, la médecine ou encore l’astronomie, bénéficiait d’une renommée qui dépassait largement les frontières régionales. Parmi ces penseurs, il y a la dynastie des Tibbon, dont Samuel fut le plus illustre. De très nombreux ouvrages mentionnent ces hommes éclairés et l’influence fondamentale de leur école.
Seul vestige, la synagogue
C’est au XIVe siècle que tout bascule. Comme tous les juifs de France, ceux de Lunel sont arrêtés, puis expulsés, sur ordre du roi Philippe le Bel après plusieurs années de persécutions et de spoliations. Aujourd’hui, que reste-t-il de ce passé ? Le plus grand vestige est considérable. Il s’agit de l’hôtel de Bernis, rue Alphonse-Ménard. Cette bâtisse, sa cour et son jardin, ont englobé l’ensemble synagoguial médiéval de Lunel. Une partie de l’édifice aurait servi de bâtiment public au XIIe siècle. Deux puits ont également été découverts non loin de là, ainsi que les restes d’un four, nécessaire pour le pain de shabbat. Celui-ci, en sous-sol, serait encore visible. Prochaine étape ? La découverte du mikvé. C’est une certitude, ce bain rituel juif a existé.
Plus d’infos sur les visites guidées du centre-ville à l’OT de Lunel. 04 67 71 01 37. www.ot-paysdelunel.fr
